29

Partie de Memphis le vingt-quatrième jour du deuxième mois de la saison d’hiver, en l’an huit du règne de Séthi, l’armée égyptienne progressa très vite en direction du sud. À Assouan, elle débarqua et rembarqua au-delà des rochers de la première cataracte ; la hauteur du Nil, à cette période, eût permis le franchissement des passes dangereuses, mais Pharaon préféra utiliser des bateaux adaptés à la remontée du fleuve vers la Nubie.

Ramsès était enchanté. Nommé scribe de l’armée, il dirigeait l’expédition sous les ordres directs de son père ; aussi logeait-il sur le même bateau, en forme de croissant dont les extrémités se relevaient bien au-dessus du niveau de l’eau ; deux gouvernails, l’un à bâbord, l’autre à tribord, permettaient des manœuvres souples et rapides. Une voile immense, soutenue par un mât unique de belle taille, se gonflait d’un fort vent du nord ; l’équipage vérifiait souvent la tension des cordages.

Au centre, une grande cabine divisée en chambres et en bureaux ; près de la proue et de la poupe, d’autres cabines, plus petites, réservées au capitaine et aux deux hommes de barre. À bord du vaisseau royal comme des autres unités de la flotte de guerre, régnait une joyeuse animation ; marins et soldats avaient le sentiment d’effectuer une promenade sans risques, nul officier ne les détrompait. Tous avaient pris connaissance des consignes du roi : ne pas être agressif envers les civils, n’enrôler personne de force, avoir une tenue correcte, ne procéder à aucune arrestation arbitraire. Que le passage de l’armée inspirât la crainte et provoquât le respect de l’ordre établi était souhaitable ; qu’il fût synonyme de terreur ou de pillage, inacceptable. Ceux qui ne respecteraient pas le code d’honneur seraient sévèrement condamnés.

La Nubie fascina Ramsès qui, pendant le voyage, ne quitta pas la proue du vaisseau ; collines désertiques, îlots de granit, mince bande de verdure résistant au désert, ciel d’un bleu très pur composaient un paysage de feu et d’absolu qui lui ravit l’âme. Des vaches sommeillaient sur les berges, des hippopotames dans l’eau ; grues couronnées, flamants roses et hirondelles survolaient les palmiers où jouaient des babouins. Ramsès éprouva une sympathie immédiate pour cette contrée sauvage ; elle était de même nature que lui, brûlait de la même ardeur indomptable.

D’Assouan à la deuxième cataracte, l’armée égyptienne traversa une région tranquille ; elle s’arrêta près de paisibles villages auxquels elle offrit des denrées et du mobilier. Cette province d’Ouaouat[7] pacifiée depuis longtemps, s’étendait sur trois cent cinquante kilomètres ; Ramsès vivait un rêve, épanoui, heureux, tant cette terre parlait à son cœur.

Il se réveilla à la vue d’un incroyable monument, l’énorme forteresse de Bouhen, aux murs de briques hauts de onze mètres et larges de cinq ; de ses tours rectangulaires, rythmant le chemin de ronde crénelé, les guetteurs égyptiens surveillaient la deuxième cataracte et ses alentours. Aucun raid nubien ne pouvait franchir le chapelet de places fortes, dont Bouhen était la plus importante ; trois mille soldats y résidaient en permanence et communiquaient avec l’Égypte par une noria de courriers.

Séthi et Ramsès pénétrèrent dans la forteresse par l’entrée principale, située face au désert ; deux doubles portes, que reliait un pont de bois, la haïraient ; un éventuel agresseur aurait succombé sous une pluie de flèches, de javelots et de pierres lancées par des frondes. Les embrasures à trois créneaux étaient disposées de manière à prendre l’adversaire sous un tir croisé qui ne lui laissait aucune chance de s’échapper.

Une partie du contingent avait été accueillie dans la petite ville qui s’était développée au pied de la place forte ; une caserne, des maisons pimpantes, des entrepôts et des ateliers, un marché, des installations sanitaires rendaient l’existence plutôt agréable. Le corps expéditionnaire apprécierait quelques heures de détente avant de pénétrer dans la deuxième province nubienne, le pays de Koush ; pour l’heure, le moral était au beau fixe.

Le commandant de la forteresse reçut le roi et son fils dans la salle d’apparat de Bouhen, où il rendait la justice, après approbation de ses décisions par le vizir. On offrit de la bière fraîche et des dattes aux prestigieux visiteurs.

— Le vice-roi de Nubie serait-il absent ? interrogea Séthi.

— Il ne devrait pas tarder, Majesté.

— Aurait-il changé de résidence ?

— Non, Majesté, il a voulu se rendre compte par lui-même de la situation au pays d’Irem, au sud de la troisième cataracte.

— La situation… Une révolte, voulez-vous dire ?

Le commandant évita le regard de Séthi.

— Le terme est sans doute excessif.

— Le vice-roi se déplacerait-il aussi loin pour arrêter quelques voleurs ?

— Non, Majesté, nous contrôlons parfaitement la région et…

— Pourquoi, depuis plusieurs mois, vos rapports minimisent-ils le danger ?

— J’ai tenté de rester objectif ; les Nubiens de la province d’Irem s’agitent un peu, c’est vrai, mais…

— Deux caravanes attaquées, un puits dont les pillards se sont emparés, un officier de renseignements assassiné… Est-ce une petite agitation ?

— Nous avons connu pire, Majesté.

— Certes, mais des châtiments avaient été prononcés et infligés. Cette fois-ci, le vice-roi et vous fûtes incapables d’arrêter les coupables, qui se croient hors d’atteinte et s’apprêtent à fomenter une véritable sédition.

— Mon rôle est purement défensif, protesta le commandant ; aucun Nubien révolté ne franchira la barrière de nos forteresses.

La colère de Séthi monta.

— Supposez-vous que nous puissions abandonner à des rebelles le pays de Koush et celui d’Irem ?

— Pas un instant, Majesté !

— Alors, la vérité.

La veulerie de l’officier supérieur dégoûta Ramsès ; de tels lâches étaient indignes de servir l’Egypte. À la place de son père, il l’aurait dégradé et envoyé en première ligne.

— Il me semble inutile d’affoler nos troupes, même si certains troubles ont perturbé notre sérénité.

— Nos pertes ?

— Inexistantes, j’espère ; le vice-roi est parti à la tête d’une patrouille expérimentée. À sa seule vue, les Nubiens déposeront les armes.

— Je patienterai trois jours, pas un de plus ; ensuite, j’interviendrai.

— Ce ne sera pas nécessaire, Majesté, mais j’aurai eu l’honneur de vous accueillir. Ce soir, j’organise une petite fête…

— Je n’y assisterai pas ; prenez soin du bien-être de mes soldats.

Était-il paysage plus violent que la deuxième cataracte ? De hautes falaises enserraient le Nil qui se frayait des passages dans d’étroits chenaux que tentaient d’étouffer d’énormes blocs de basalte et de granit contre lesquels se fracassait une eau écumante. Le fleuve bouillonnait et se battait avec une telle fureur qu’il franchissait l’obstacle et prenait un nouvel essor. Au loin, des coulées de sable ocre venaient mourir sur des berges rouges, parsemées de roches bleues. Çà et là, des palmiers doums, au tronc dédoublé, ajoutaient une note de vert.

Ramsès vivait chacun des soubresauts du Nil, il l’accompagnait dans ses combats contre les rochers, triomphait avec lui. Entre le fleuve et lui, la communion était totale.

 

La petite cité de Bouhen était en liesse, à mille lieues d’une guerre à laquelle personne ne croyait. Les treize forteresses égyptiennes auraient découragé des milliers d’agresseurs ; quant au pays d’Irem, ne comprenait-il pas une vaste zone cultivée, gage d’un bonheur tranquille que nul ne songeait à détruire ? À l’exemple de ses prédécesseurs, Séthi s’était contenté de manifester ses capacités militaires afin d’impressionner les esprits et de consolider la paix.

En parcourant le campement, Ramsès s’aperçut que nul soldat ne songeait au combat ; on dormait, on banquetait, on faisait l’amour avec de ravissantes Nubiennes, on jouait aux dés, on parlait du retour en Égypte, mais on ne fourbissait pas les armes.

Pourtant, le vice-roi de Nubie n’était pas encore revenu de la province d’Irem.

Ramsès nota la propension des humains à repousser l’essentiel pour mieux se nourrir d’illusions ; la réalité leur semblait si peu comestible qu’ils se gavaient de mirages, avec la certitude de se délivrer de leurs entraves. L’individu était à la fois fuyard et criminel ; le prince se jura de ne pas reculer devant les faits, même s’ils ne correspondaient pas à ses espérances. Comme le Nil, il affronterait les rochers et les vaincrait.

À l’extrémité ouest du campement, du côté du désert, un homme était accroupi et creusait le sable, comme s’il enterrait un trésor.

Intrigué, Ramsès s’approcha, l’épée à la main.

— Que fais-tu ?

— Tais-toi, pas un bruit ! exigea une voix à peine audible.

— Réponds.

L’homme se leva.

— Ah, c’est trop stupide ! Tu l’as fait fuir.

— Sétaou ! Tu t’es engagé ?

— Bien sûr que non… Je suis persuadé qu’un cobra noir nichait dans ce trou.

Vêtu de son étrange manteau à poches, mal rasé, la peau mate et les cheveux noirs brillant sous la lumière lunaire, Sétaou ne ressemblait guère à un soldat.

— Au dire des bons sorciers, le venin des serpents nubiens est d’une qualité exceptionnelle ; une expédition comme celle-là était une belle aubaine !

— Et… le danger ? Il s’agit d’une guerre !

— Je n’en distingue pas le parfum sanglant ; ces imbéciles de soldats s’empiffrent et se soûlent. Au fond, c’est leur activité la moins dangereuse.

— Ce calme ne durera pas.

— Certitude ou prophétie ?

— Penses-tu que Pharaon aurait déplacé tant d’hommes pour une simple parade ?

— Peu m’importe, pourvu qu’on me laisse attraper des serpents ; leur taille et leurs couleurs sont splendides ! Au lieu de risquer bêtement ta vie, tu devrais venir avec moi dans le désert. Nous ferions de belles prises.

— Je suis aux ordres de mon père.

— Moi, je suis libre.

Sétaou s’allongea sur le sol et s’endormit aussitôt ; il était bien le seul Égyptien à ne pas redouter les randonnées nocturnes des reptiles.

 

Ramsès contemplait la cataracte et partageait les efforts incessants du Nil. La nuit finissait de se déchirer, lorsqu’il sentit une présence derrière lui.

— As-tu oublié de dormir, mon fils ?

— J’ai veillé sur Sétaou et j’ai vu plusieurs serpents s’approcher de lui, s’immobiliser, puis s’éloigner ; même pendant son sommeil, il exerce son pouvoir. N’en est-il pas ainsi d’un monarque ?

— Le vice-roi est revenu, révéla Séthi.

Ramsès regarda son père.

— A-t-il pacifié Irem ?

— Cinq morts, dix blessés graves et une retraite précipitée : voilà l’essentiel de son action. Les prévisions de ton ami Âcha se révèlent exactes, ce garçon est un remarquable observateur qui a su tirer les bonnes conclusions des témoignages recueillis.

— Parfois, il me met mal à l’aise ; mais son intelligence est extraordinaire.

— Malheureusement, il a eu raison contre quantité de conseillers.

— Est-ce la guerre ?

— Oui, Ramsès ; il n’est rien que je déteste davantage, mais Pharaon ne doit tolérer ni rebelle ni fauteur de troubles. Sinon, ce serait la fin du règne de Maât et l’avènement du désordre ; et ce dernier engendre le malheur pour tous, grands et petits. Au nord, l’Égypte se protège de l’invasion en contrôlant Canaan et la Syrie ; au sud, la Nubie. Le roi qui faiblirait, comme Akhénaton, mettrait le pays en péril.

— Nous nous battrons ?

— Souhaitons que les Nubiens soient raisonnables. Ton frère a beaucoup insisté pour que j’entérine ta nomination ; il semble croire en tes qualités de soldat. Mais nos adversaires sont redoutables ; s’ils s’enivrent, ils lutteront jusqu’à la mort, insensibles aux blessures.

— Me jugeriez-vous inapte au combat ?

— Tu n’es pas obligé de courir des risques inconsidérés.

— Vous m’avez confié une responsabilité, je l’assumerai.

— Ton existence n’est-elle pas plus précieuse ?

— Certainement pas ; qui trahit sa parole ne mérite pas de vivre.

— Alors, bats-toi, si les révoltés ne se soumettent pas ; bats-toi comme un taureau, un lion et un faucon, sois fulgurant comme l’orage. Sinon, tu seras vaincu.

Le fils de la lumière
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